Expérimentations et créativité
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Créer n’est jamais simple. Nous avons tous eu l’effet feuille blanche devant nous, et ne pas savoir quoi faire. Certains parce qu’ils passent des caps* d’autres, tout simplement, à force de se répéter, de faire 100 000 fois la même fleur, le même oiseau, le même coucher de soleil, le même paysage, voir le même portrait, désespère devant leur œuvre sans qu’il y ait la moindre nouveauté. Un peu comme si vous étiez dans un restaurant et qu’on vous sert tous les jours le même steak frites alors qu’on attend autre chose. Avec l’expérimentation dans le Mix média, c’est un peu, pour reprendre ma métaphore, comme si vous preniez une sauce au poivre ou rajouter un peu de salade, un peu de ceci un peu de cela pour faire un plat beaucoup plus appétissant. Nous allons donc voir dans cette page ce qu’on peut faire pour aller encore un peu plus loin et créer de nouveaux plats avec nos vieux ingrédients.
L’aquarelle, un médium malléable
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Bien sûr, vous avez diverses techniques à l’aquarelle, que ce soit à sec ou dans le mouillé ou simplement en changeant de gamme de couleur ici ou là, mais vous pouvez aussi jouer tout simplement avec l’eau. Par exemple, en rajoutant des petites gouttelettes d’eau sur des lavis déjà faits, vous pouvez créer des textures. Ensuite vous pouvez très bien transformer votre feuille en « piscine » et faire glisser les grosses gouttelettes d’eau de droite à gauche, de haut en bas, pour créer des effets. Enfin vous pouvez mélanger différents types d’aquarelle avec ou sans fiel offrant ainsi des effets très particulier. Mais l’aquarelle n’est pas que tube et godet. Vous avez des feutres aquarelle avec lesquels vous pouvez créer des effets graphiques, vous pouvez utiliser des encres pour offrir des transitions et autres pourring. Vous pouvez aussi utiliser des crayons aquarellables avec lesquels vous allez pouvoir créer divers textures, mais aussi pour dessiner avec l’eau en guise de « destructeur de la forme ». Si cela ne suffit pas, vous pouvez prendre du sel pour créer des effets de cristallisation; vous pouvez prendre aussi des films plastique pour faire des fissures et autres texture un peu plus raides; avec votre carte bancaire vous pourrez gratter, frotter et j’en passe et des meilleurs afin d’abîmer le papier et faire des textures avec les couleurs de fond. Et si cela ne suffit pas, n’hésitez pas à prendre quelques gouttes d’alcool à 90 pour les projeter en gouttelettes sur votre aquarelle humide, afin de créer des motifs et des auréoles fascinantes.
Ce qu’on peut rajouter en plus
Si tout ce que j’ai écrit auparavant ne vous suffit pas, vous pouvez aussi sortir votre bistouri, afin de gratter le papier et retrouver des blancs ou pour marquer encore plus certaines choses dans le papier. Vous pouvez bien évidemment rajouter des additifs quelconques, afin de transformer votre aquarelle avec leurs spécificités intrinsèques. Et si ça ne vous suffit toujours pas, les feutres acryliques peuvent former des dessins illustratifs, mais aussi, par éclaboussures des choses beaucoup plus abstraites. Mais les outils ne sont pas qu’un pis allé, vous avez aussi le support qui peut être totalement créatif; par exemple, en changeant de papier, en prenant un grain torchon à la place d’un grain fin, ou en s’amusant avec un papier artisanal fait main avec toutes ces imperfections. Si vous désirez encore aller plus loin, vous pouvez prendre divers texture, allant du simple Kleenex à des feuilles d’arbres et autres plumes pour les inclure dans votre support. Enfin rien ne vous empêche de travailler qu’à plat; vous pouvez créer des formes avec votre papier et faire en sorte de réaliser une mise en scène qui conviendra à votre œuvre. Enfin, n’oubliez pas le papier mâché, plié, recoller et j’en passe qui offre aussi de magnifiques support à la créativité.
Si ça ne suffit toujours pas
Et bien si ça ne suffit toujours pas pour vous, il faut partir encore plus loin en mélangeant un maximum de choses, par exemple des photos, des décalcomanies, des autocollants en prenant des peintures acryliques, en collant des feuilles d’or et même au-delà, en incluant pourquoi pas des petites LED lumineuses de la même ou de toutes les couleurs possibles, offrant une autre perspective à votre œuvre.
Comme vous pouvez le voir, la créativité ne peut que s’exprimer en étant curieux du résultat des médiums, que vous pourrez ou que vous allez utiliser. La seule chose qu’il faut retenir et de savoir si l’eau pourra réagir convenablement sur le support que vous proposez et vice versa. Maintenant, c’est à vous de partir le plus librement possible, sans aucune limite, sauf celle de votre curiosité et imagination.
*Les « Caps »
J’ai plus ou moins inventé ce mot pour expliquer par quoi passe un artiste à travers sa vie d’artiste. En gros, un artiste n’a qu’une pente montante à prendre tout le temps un peu comme s’il grimpait l’Everest. Mais comme pour pouvoir monter le toit du monde, on ne peut pas le faire en une journée juste avec des claquettes, il faut s’arrêter à divers paliers, prendre de nouveaux matos, et même si vous vous ne le désirez pas, la nature vous le fait comprendre. Eh bien dans le domaine artistique c’est un peu pareil; vous montez de plus en plus, vous comprenez de plus en plus certaines choses, vous fabriquer des œuvres encore et toujours plus belles jusqu’au jour où c’est le grand vide absolu. Et là il n’y a plus rien qui sort de vous. L’envie d’avoir envie n’est même plus là, et tout ce que vous faites c’est de déprimer. Ce moment-là, je l’ai appelé des caps. Dans ces temps-là, il faut laisser votre esprit libre et ouvert afin que votre cerveau qui a enregistré tellement de choses range tout ça dans « votre bibliothèque artistique ». Ça peut prendre quelques jours, quelques semaines, voire quelques mois et années selon la personne et la taille de la bibliothèque.
Je vous invite à regarder cette petite vidéo si vous ne l’avez encore jamais vu.