Magnani
Magnani 1404, fondée en 1404, est spécialisée dans la fabrication de papiers de haute qualité pour les beaux-arts, l’édition et la correspondance de prestige. Utilisant des méthodes artisanales et des matériaux d’exception, elle perpétue une tradition de plus de 600 ans tout en innovant pour répondre aux besoins des artistes et imprimeurs modernes. Depuis 2018, la marque fait partie du groupe Fedrigoni, garantissant durabilité et excellence italienne.
Pour plus de détails, visitez Magnani 1404.
Velata
Le Velata est un papier 200 g qui est avant tout conseiller, d’après Magnani, pour le crayon, le fusain, le pastel et l’encre. Mais voilà je voulais le tester aussi avec de l’aquarelle.. et j’avoue qu’effectivement il n’est pas franchement le top du top pour faire de l’aquarelle. Les couleurs sont belles mais il a une résistance quasiment nul au liquide et à l’eau, c’est pour ça que ça m’étonne qu’il le conseille pour de l’encre à part si elle est dans un porte-plume. Alors résumons un peu les faits. Le papier est en « satiné » et effectivement tout ce qui est plume caresse délicatement la feuille blanche-qui est d’ailleurs très blanc ou si vous préférez extra White- en 100 % cellulose donc encore une fois il ne faut pas trop compter sur lui pour essayer d’en sortir un miracle.
La solidité est en accord avec le grammage et le type de papier, seul le rendu des couleurs un peu fade est vraiment en deçà de ce qu’on pouvait attendre de cette marque de papier.
Enfin son prix est un peu haut pour 25 petites feuilles de 200gr.
Est-ce que je vous le conseille? Oui mais seulement pour du dessin très légèrement à coloriser et j’insiste sur le légèrement car si vous transpercez votre papier lors de vos essais, vous seriez capables de m’enguirlander!… bref un papier à réserver qu’à quelques-uns d’entre vous…
PS: la version que je vous ai présenté est l’ancienne version du Velata, la nouvelle contient 20% de coton… Je ne l’ai pas testé mais j’espère que Magnani me l’enverra…
Annigoni
L’Annigoni est un papier qui pourrait surprendre beaucoup d’entre vous.
Résumons ce papier :
– il est 100 % coton
– il fait 250 gr
– il n’est pas franchement cher
– et surtout il n’est pas blanc!. Sa couleur tire sur un marron très clair qui pourrait ressembler à une feuille de papier Craft mais en plus mat. Vous allez me dire mais quelle idée de faire un papier aquarelle avec un fond qui n’est pas blanc?!… Pour ça il faut lire à quoi il est destiné: c’est-à-dire du dessin; du fusain; de l’acrylique et de l’aquarelle; mais comme son illustration l’indique, on l’attend surtout au niveau du travail du noir et blanc ou du monochrome qu’en quadrichromie. Une fois qu’on sait ça, on sait quasiment tout de ce Annigoni qui a, entre nous soit dit, un nom à coucher dehors…
Après de multiples essais et même malgré son nom bizarre, ce papier a tout d’un grand papier. Alors certes il n’est pas blanc (il est même un peu marbruré), son grain est un grain fin, la solidité est assez bonne, mais il faut quand même pas trop lui en demander, enfin le prix est assez raisonnable pour la qualité de ce bloc.
La seule chose que je regrette est que ce bloc ne soit collée que d’un seul côté. L’autre chose est que si ils avaient pu oser faire un grain torchon, ce papier aurait été, je pense, mon coup de cœur.
Je conseille ce papier bien évidemment pour ceux qui travaillent avec des crayons aquarelles ou en monochrome, mais aussi pour ceux qui travaillent dans l’esprit Turner, avec beaucoup de gouache blanche ici ou là.
Bref, si vous avez un petit billet bleu à dépenser, n’hésitez pas à vous le procurer et à vous amuser avec.
Italia
L’Italie est certainement très jolie. Quand on en parle, on voit des beaux vignobles, des villages remplis de couleurs, des couchers de soleil sur la Toscane, et bien évidemment les chefs-d’œuvre de l’art italien au fil des siècles. Quand on a le papier « Italia », on aimerait avoir la même chose… Hélas on a plutôt une zone industrielle triste que la belle Venise.
Alors résumons d’abord ce qu’est le papier Italia, c’est un grain 100 % coton, plus ou moins texturé façon presque nuageux, le tout en 300 g. Il est facile à utiliser mais pêche un peu au niveau de la solidité. Par exemple scotch et Drawing gum transforment la feuille en papier de verre et c’est inutile ensuite d’essayer d’en faire quelque chose. Les couleurs ont un rendu un peu mat à mon goût mais malgré tout les tonalités sont bien respectées. Toutefois les couleurs ont tendance à mieux « passer » en travaillant mouillé sur sec qu’en mouillé sur mouillé. Il serait très agréable si et seulement si le prix du bloc n’était pas aussi onéreux. Il mérite absolument pas la fortune qu’on demande, même pour un tout petit format. Donc si vous avez bien compris attendez qu’il soit bradé à 50 % pour en acheter si vous le désirez et si vous n’avez pas la patience, parcourez d’autres fiches où vous trouverez certainement mieux pour moins cher.
Toscana
Aaaaah la Toscane ! Quelle merveille ! Enfin de ce que je peux connaître de la Toscane, bien évidemment (vive internet). Par contre avoir donné ce nom à ce papier, on pourrait presque dire que c’est un crime de lèse majesté.
Revenons sur les bases: nous avons donc un papier en grain torchon, 100 % coton en 300 g…. jusqu’ici, le paysage est chatoyant et ça fait envie. Et puis on ouvre le bloc collé des quatre côtés, on commence à peindre dessus, là on voit que le grain torchon correspond plus à un grain fin un peu grossier qu’à un véritable grain torchon comme on peut le connaître. Et puis on commence à travailler dessus. On voit que c’est pas très facile vu l’impossibilité des retraits sans abîmer le papier; donc vous avez compris la solidité n’est vraiment pas là!!!… Le papier peluche, pour ne pas dire se troue, facilement !
Le rendu des couleurs est bon mais plutôt mat ! Toujours loin des couleurs étincelantes de la Toscane. Quant au prix, c’est du Magnani donc quasi inaccessible pour 20 petites feuilles sauf lors de promo à moins 50%. Toutefois si vous en avez les moyens, ce n’est pas pour autant que je vais vous le conseiller. Sauf si vous travaillez sur le sec et non dans mouillé. Mais encore une fois vous pouvez avoir mieux pour bien moins cher…
Portofino
Je ne sais pas si vous connaissez Portofino, mais moi je ne connaissais pas jusqu’à ce que je me plonge dans Internet pour vous écrire cet article. Là on peut voir une ville colorée pour pas dire haut en couleurs et particulièrement magnifique. Si vous avez lu les précédents articles, vous avez pu voir que Magnani a utilisé souvent des noms qui n’avaient strictement rien à voir avec la qualité de leurs papiers. Vous vous dites bien évidemment que ce papier en dernière position doit être le pire du pire, eh bien non!.. un peu à l’instar du prof qui redonnait en dernier la meilleure copie, c’est bel et bien ce Portofino qui mérite toute votre attention et surtout tous les honneurs.
Comme vous le savez peut-être, je ne suis pas un grand fan du papier satiné. Mais ce Portofino pourrait me faire apprécier ce type de papier tellement sa qualité est grande.
Alors qu’a-t-il pour me plaire à ce point? Le grain est donc satiné sans qu’il soit totalement lisse, juste ce qu’il faut, c’est du 100 % coton, la solidité est au rendez-vous. Vous pouvez passer, repasser dessus que ça soit dans le sec ou dans le mouillé, le papier tient le coup!… Donc vous comprenez bien que la facilité dans le travail est là aussi, et pour finir, à l’instar de son nom de rêve, les couleurs sont éclatantes et avec un rendu particulièrement juste.
Donc vous l’avez bien compris, il coche toutes les bonnes cases du très bon papier, la seule case qu’il coche pas, comme vous avez pu lire auparavant, c’est au niveau du prix… Comme ses petits camarades, il est excessivement cher et pourrait en rebuter certains. J’aurais d’ailleurs pu mettre ma petite encoche sur le rouge comme pour les autres, mais encore une fois c’est par rapport à la qualité et au prix. Et le rapport qualité prix est franchement satisfaisant!!! Sincèrement, ils baisseraient de 30 %, ce papier serait un must absolu et serait certainement dans mon top 5 des meilleurs papiers du monde.
En attendant que ce jour arrive, je lui mets quand même un coup de cœur, afin de le sortir du lot afin que vous l’essayez une fois au moins dans votre vie pour voir la qualité de ce papier. Si les illustrateurs, les dessinateurs de bandes dessinées, ceux qui font de la botanique ou tout simplement pour ceux qui aiment avoir un papier lisse pour pouvoir dessiner, je vous conseille d’essayer au moins une fois d’aller du côté de Portofino et de vous laisser bercer dans ces couleurs de la Dolce Vita…
